Face à un fort ralentissement de la croissance, Pékin devrait maintenir sa politique en faveur de l’assouplissement monétaire pendant un certain temps encore. Ce scénario est selon nous favorable pour les obligations à court terme, mais la faible croissance du PIB devrait limiter la performance des actions jusqu’à ce que des signes solides de stabilisation ou de reprise économique apparaissent.
Le PIB de la Chine a progressé de 6,0 % en glissement annuel au T3 2019, après 6,4 % au T1 et 6,2 % au T2. Depuis le début de l’année, le PIB a progressé de 6,2 % en glissement annuel. Même si la croissance du T4 devait ressortir à 5,8 %, comme beaucoup d’observateurs l’anticipent, la croissance pour l’ensemble de l’année 2019 devrait tout de même atteindre 6,1 % en glissement annuel. Dans le même temps, la croissance du PIB nominal a ralenti, passant de 8,0 % au T2 à 7,5 % au T3 en glissement annuel.
Plus précisément, les données montrent que les mesures d’assouplissement mises en œuvre par Pékin depuis juillet pourraient avoir des effets stabilisateurs. Les données globales de septembre sur le financement ont été meilleures que ce à quoi le marché s’attendait, avec une reprise généralisée de la croissance du crédit, ce qui suggère que :
Cependant, les banques ont octroyé la plupart de leurs prêts aux grandes entreprises, tandis que la progression des prêts aux particuliers est restée en peine (voir Figure 1). Dans le même temps, les prêts aux fiducies se sont de nouveau contractés en septembre. Cela indique que la politique de réduction de la dette de Pékin continue de freiner le shadow banking (activités bancaires parallèles), notamment en empêchant les prêts au secteur immobilier. Cependant, cela a également restreint l’accès des particuliers au crédit par le biais de prêts bancaires officiels et parallèles.
Source : CEIC, BNP Paribas (Asie) ; octobre 2019
L’indice des prix à la consommation (IPC) a grimpé de 3 % en glissement annuel, principalement sous l’effet de l’inflation des prix du porc (64 % en glissement annuel en septembre, après 47 % en août) résultant d’une épidémie de grippe porcine. Cependant, l’IPC sous-jacent est resté sous la barre des 2 % et l’indice des prix à la production s’est de nouveau contracté de 1,2 % en glissement annuel, ce qui laisse entendre que des pressions déflationnistes sous-jacentes sont à l’œuvre.
Bien que l’inflation des prix du porc puisse accroître la pression haussière globale sur l’IPC, cela ne devrait pas affecter l’orientation d’assouplissement de la politique monétaire de la Banque populaire de Chine (BPdC) dans les prochains mois, à moins que des pressions généralisées sur l’IPC ne commencent à se faire sentir.
Source : CEIC, BNP Paribas (Asie) ; octobre 2019
Les échanges commerciaux se sont contractés tant à l’exportation qu’à l’importation en raison du conflit commercial avec les États-Unis et de la faible dynamique de la demande intérieure. Cela devrait rester un frein important à la croissance.
L’orientation de la politique macro de Pékin vise à atteindre un taux de croissance du PIB moyen de 6,2 % en 2019 et 2020 de sorte à multiplier par deux la croissance réelle du PIB de la Chine par rapport à son niveau de 2010. Dans ce contexte, nous pensons que la BPdC devra encore assouplir sa politique monétaire.
Nous prévoyons une baisse de 50 pb du taux de réserve obligatoire et une baisse de 40 à 50 pb du taux d’emprunt préférentiel dans les trois prochains mois. Toutefois, rien ne garantit que le secteur de l’immobilier bénéficierait de telles mesures, car Pékin se méfie à la fois de la bulle immobilière et du fait que le secteur immobilier a été l’un des principaux responsables du surendettement.
Cet article a été publié dans The Intelligence Report – 29 octobre 2019 |
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