Les actifs non cotés (ou private assets) tels que le capital-investissement et la dette privée constituent une alternative viable pour les investisseurs à la recherche de rendements non disponibles sur les marchés cotés. Investir dans des actifs non cotés peut impliquer de devoir faire des concessions sur la liquidité des investissements, mais leur prime d’illiquidité et l’étendue de la classe d’actifs peuvent être considérées comme des facteurs compensatoires.
Que sont les actifs non cotés ? Il s’agit des capitaux utilisés pour investir dans des sociétés privées (sociétés qui ne sont pas cotées en Bourse).
Dans le cas du capital-investissement, le capital peut être utilisé soit pour acquérir des sociétés privées, soit pour des rachats d’entreprises cotées en Bourse. Il s’agit généralement d’une participation active : les investisseurs en capital-investissement investissent en contrepartie d’une participation et exercent souvent une influence ou un contrôle sur les activités de l’entreprise.
Dans le cas de la dette privée, les capitaux levés auprès des investisseurs sont prêtés directement à des sociétés cotées et non cotées ou utilisés pour des actifs réels tels que les infrastructures et l’immobilier. La dette privée peut être considérée comme une alternative au crédit bancaire. Elle peut offrir aux investisseurs une exposition à des rendements plus proches de ceux des obligations.
Selon un rapport de McKinsey & Company (McLaughlin (2022)), les actifs sous gestion dans le domaine des actifs non cotés ont atteint 8 600 milliards d’euros (9 800 milliards de dollars) en juillet 2021, marquant ainsi un record historique, car les investisseurs tels que les gestionnaires de fonds de fonds d’investissement privés, les fonds de pension, les plans de dotation et les family offices ont continué à engager des capitaux.
Avantages et défis
En incluant des actifs non cotés, les portefeuilles d’investissement peuvent bénéficier d’avantages potentiels, notamment une plus grande diversification, des rendements accrus et un moindre risque. En outre, les investissements en actifs non cotés peuvent avoir un impact positif sur la performance en matière de durabilité de l’entreprise qui bénéficie de l’investissement.
Toutefois, ces avantages posent également des défis :
- La nature illiquide des actifs non cotés nécessite de bloquer le capital pendant plusieurs années.
- Le capital alloué à un fonds d’actifs non cotés n’est pas nécessairement mis en œuvre en totalité ou immédiatement. Il n’est investi que lorsqu’il existe une opportunité appropriée.
- Le capital n’est pas non plus restitué intégralement à un investisseur de fonds de capital-investissement ou de dette privée à une date future unique. Les tranches deviennent disponibles lorsque l’investissement non coté arrive à échéance ou est cédé. Par conséquent, les flux de trésorerie générés par ces fonds peuvent s’étaler sur plusieurs années.[1]
- Les investissements impliquent généralement des montants plus importants que l’achat d’actions ou d’obligations cotées – la taille minimale de la participation est souvent trop importante pour les investisseurs individuels ou de détail. La diversification qu’ils pourraient atteindre serait limitée ou ils se verraient empêchés tout accès aux fonds d’actifs non cotés.
Pour ces raisons, nous pensons que de nombreux investisseurs, en particulier les investisseurs individuels ou de détail, tireraient parti de la possibilité d’investir dans des fonds à capital variable avec une allocation diversifiée et correctement gérée en actifs non cotés.
Une approche de réengagement dynamique
Dans notre dernier article, nous proposons une stratégie qui utilise une allocation cible entièrement investie en actifs non cotés, maintenue constante dans le temps dans le portefeuille en gérant efficacement les flux de trésorerie des fonds sous-jacents.
La stratégie proposée investit dans plusieurs fonds d’actifs non cotés avec des échéances différentes tout en s’assurant que la somme des capitaux mis en œuvre de tous les fonds d’actifs non cotés se situe au niveau de l’allocation ciblée tout au long de la période d’investissement. Cela se fait en engageant des capitaux dans de nouveaux millésimes de fonds d’actifs non cotés chaque année. Il en résulte une approche dynamique de réengagement.
Les allocations aux classes d’actifs cotées sont utilisées pour gérer les flux de trésorerie du portefeuille et les caractéristiques de liquidité d’un fonds à capital variable, par exemple, en permettant aux investisseurs d’acheter ou de racheter le fonds une fois toutes les deux semaines.
Une allocation suffisamment importante aux actifs côtés constitue un coussin pour faire face aux entrées et sorties de capitaux à court terme, tout en permettant à l’allocation aux actifs non cotés de revenir à l’objectif stratégique, notamment après des rachats plus importants.
Le portefeuille doit également être adapté de manière dynamique à l’évolution de l’allocation d’actifs résultant des fluctuations des marchés sans vendre les positions existantes bloquées dans des fonds d’actifs non cotés.
Actifs non cotés et fonds à capital variable
Notre article est organisé comme suit :
- Nous récapitulons les concepts de base en matière d’actifs non cotés.
- Nous expliquons comment les actifs non cotés jouent un rôle de plus en plus important dans les investissements liés à la durabilité et comment cela devrait entraîner une croissance significative des actifs sous gestion.
- Nous examinons la pertinence d’une prime d’illiquidité tant pour le capital-investissement que pour la dette privée.
- Nous décrivons la stratégie de réengagement dynamique qui permet à un fonds à capital variable d’investir dans plusieurs fonds de capital-investissement et/ou de dette privée et de gérer les flux de trésorerie pour s’assurer que l’allocation du capital mis en œuvre reste aux niveaux stratégiques ciblés.
- Nous étudions le comportement de la stratégie pendant la crise financière mondiale de 2008 comme scénario de test dans des conditions de marché tendues, et comme scénario de test de la capacité du fonds à fournir une liquidité adéquate conforme aux attentes d’un fonds à capital variable.
- Nous fournissons également un glossaire de termes relatifs aux actifs non cotés pour les lecteurs moins familiers avec le sujet.
Nous pensons que l’investissement dans les actifs non cotés devrait continuer à croître compte tenu de leur potentiel d’amélioration des rendements et de réduction des risques et du rôle qu’ils peuvent jouer en matière d’investissement durable.
Nous sommes convaincus que ce document est utile pour montrer comment les gestionnaires d’actifs peuvent construire des portefeuilles pour les fonds à capital variable qui incluent des allocations aux actifs non cotés, offrant ainsi un moyen pour les petits investisseurs d’être exposés à cette classe d’actifs attrayante.
[1] Par exemple, la durée de vie typique d’un fonds de capital-investissement est de 12 ans et celle d’un fonds de dette privée est de 9 ans.
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